
Partenaire : Nous le sommes avec Artisans du Monde SQY depuis plus de 10 ans. Nous organisons ensemble en effet la Fête des Possibles à SQY et nous avons des adhérents / militants communs.
Partenaire : c’est le type de relation que nous souhaitons entretenir avec le monde qui nous entoure. Une relation qui s’appuie sur la confiance mutuelle, respectant l’autonomie de chacune des parties et visant un objectif commun.
Partenaire : c’est justement pour vous inviter à la venue à Guyancourt d’un partenaire d’Artisans du Monde que nous écrivons cet article.
Nous vous invitons à venir rencontrer Indro Dasgupta, directeur du Craft Ressource Center,
le mardi 13 mai de 16h à 19h à la maison de quartier Auguste Renoir
(au bout du mail des Saules) à Guyancourt.

C’est l’occasion d’une rencontre et d’un échange, l’occasion de rendre concret une relation née d’un achat coup de cœur à la boutique de Guyancourt, l’occasion de s’intéresser à une expérience humaine et économique originale et porteuse d’espoir.
Craft Ressource Center (CRC sur les étiquettes des produits) fabrique depuis 1990 principalement des produits tissés, des sacs en cuir, des bijoux et de la vaisselle. Chacun de ces produits achetés à la boutique ADM de Guyancourt raconte l’histoire d’une aventure, d’une réussite coopérative et collective à quelques milliers de km. CRC, c’est un éco-système soutenable, éthique et équitable qui fédère les talents de plus de 2000 artisan.es organisé.es au sein de 26 groupements sur tout le continent indien.
Des Questions légitimes
Mais quel est l’objectif commun du partenariat entre SQYeT et ADM SQY ?
En quoi le commerce équitable nord-sud est-il cohérent avec la transition écologique et sociale ?
Est-il judicieux de faire venir des produits de l’autre bout de la planète alors que l’écologie cherche souvent à rapprocher géographiquement les producteurs des consommateurs ?
Autant de questions tout à fait justifiées auxquelles nous allons tenter de répondre.
Rappelons tout d’abord que tous les produits alimentaires vendus par ADM sont bio et que le coton utilisé dans les produits tissés est très souvent bio.
Rappelons aussi que tous les produits sont acheminés par bateau de manière à minimiser leur empreinte carbone.
Rappelons qu’au contraire du commerce international « classique », celui promu par ADM permet une juste rémunération qui assure au producteur.rice et/ou artisan.e qu’il ou elle puisse vivre dignement de son travail.
Rappelons aussi que certains produits artisanaux vendus utilisent des matières premières issues du recyclage (des sacs réutilisant des anciens emballages ou des saris).
Rappelons enfin que les pays de l’hémisphère sud ont été et continuent à être pillés pour leurs matières premières et que leurs populations sont largement exploitées par un commerce international cherchant le coût de main-d’œuvre le plus faible pour satisfaire nos appétits boulimiques de consommation.
Pour un commerce international équilibré
Loin de faire la promotion d’un commerce international débridé, nous pensons que les échanges commerciaux entre le « Nord » et le « Sud » peuvent continuer à exister à condition d’être plus équilibrés qu’ils ne le sont actuellement, c’est-à-dire en respectant les principes suivants :
- Respect de l’environnement et prise en compte de la raréfaction des ressources non renouvelables,
- Respect des conditions de travail des producteur.rices et artisan.es et garantie de revenus pour mener une vie décente,
- Promotion de l’épanouissement et de l’éducation des enfants,
- Nombre d’intermédiaires réduit entre le producteur et le consommateur,
- Relations basées sur la confiance et dans la durée, grâce aux contrats pluriannuels, parfois préfinancés .
Le commerce équitable contribue à sa petite échelle à contre-balancer le néocolonialisme extractiviste renforcé par notre boulimie numérique et la transition écologique qui demande toujours plus de minéraux rares qu’il est plus « facile » (c’est-à-dire moins coûteux) d’extraire dans les pays du sud car les normes sociales et environnementales ne sont hélas pas au même niveau que les nôtres.
La sobriété comme boussole, pour des achats qui ont du sens
Il ne s’agit pas non plus de pousser à consommer des choses inutiles, ce qui serait incohérent avec un des principes de la transition écologique, la sobriété !
Mais difficile (pour certain.es 😉 !) de se passer de café, de chocolat, de sucre de canne … alors autant s’assurer que ces produits qui ne peuvent pas se cultiver en France sont de qualité, du point de vue environnemental, social et pour notre santé.
Intéressant de varier les plaisirs gustatifs et de découvrir des produits à base de sésame, mangue, ananas, manioc, banane, arachide, noix de coco dont la culture en France métropolitaine est impossible ou limitée.
Et pour faire des cadeaux qui entretiennent les relations affectives et/ou amicales, ajouter une intention de solidarité avec un frère ou une sœur humain.e donnera plus de valeur à notre geste à l’inverse des marques de « prêt à jeter » dont les faibles coûts d’achats révèlent des conditions de travail inacceptables, des conditions de vie précaires et des enfants en grande souffrance.
Et puis, il y a aussi à la boutique ADM de Guyancourt :
- une gamme de cosmétiques alliant bio et commerce équitable,
- les livres pour enfants toujours pleins d’humanisme et de poésie, fabriqués en France, de l’éditeur Vicinois Rue du Monde,
- les jeux pour enfants (et adultes), écoconçus et fabriqués en France, souvent coopératifs et pleins de fantaisie de Bioviva.
Une conjoncture compliquée
Enfin, pour ADM SQY, comme pour la plupart des boutiques ADM en France, la situation est compliquée. La conjoncture de ces deux dernières années (baisse du pouvoir d’achat, crise de la bio et trumperies diverses et variées au niveau international) induit une baisse d’activité. Ce n’est pas grave en soi pour les associations locales qui s’appuient toutes sur le bénévolat … Le problème, c’est que nos partenaires des pays du sud comptent sur nous … Après des décennies de colonialisme puis de « Françafrique », avec le nécolonialisme, la fast fashion et l’extractivisme qui perdurent, il serait peut-être temps de se mobiliser pour rééquilibrer la balance !
Mais 10 ans, ça se fête !
Venez fêter avec nous les 10 ans de la boutique ADM à Guyancourt :
le 17 mai de 11h à 18h, sur le mail des Saules, Place Van Gogh à Guyancourt.
Au plaisir de vous rencontrer à une de ces deux occasions !
Le Comité de Pilotage SQYeT