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  • Publication publiée :26 novembre 2023

A noter qu’une nouvelle visite du centre de collecte et de tri des vêtements de Chanteloup est prévue le 6 décembre à 14h. Nous contacter si vous êtes intéressé.


Un groupe de 16 personnes de plusieurs associations de Saint-Quentin-en-Yvelines est allé visiter le centre de traitement des vêtements collectés par Le Relais à Chanteloup-les-vignes.

L’entreprise Le Relais

Le Relais est une coopérative (une SCOP) qui comprend 170 salariés dont 120 en contrat d’insertion de 2 ans payés au SMIC.

Fresque murale sur le site de tri des vêtements Le Relais

25 tonnes de vêtements collectés par jour !

Notre hôtesse nous a expliqué l’organisation du tri :
La visite a commencé par la réception des collectes journalières de vêtements collectés auprès des 1000 bornes réparties dans les Yvelines, le 95 et un peu à Paris. 25 camions d’une tonne font la tournée de ces bornes chaque jour (soit 25 tonnes par jour reçues au Relais de Chanteloup).

Les boutiques « Ding Fring »

A l’arrivée, le stock de vêtements constitue ce que l’on appelle « l’original » ; un premier tri consiste à séparer les vêtements, chaussures, maroquinerie qui peuvent être vendus en boutique, environ 8% de la collecte (et qui représente 66% de leurs revenus). Les 85 boutiques « Ding Fring » du Relais proposent une large gamme d’articles, y compris de marque, sélectionnés parmi les pièces de qualité et en bon état collectées par le Relais. Les arrivages sont permanents et les prix réduits. Les vêtements non vendus au bout de 5 semaines sont retirés de la vente. Le relais dispose de 9 boutiques en Île-de-France dont une à Plaisir dans la galerie d’Auchan et une à Maurepas, rue Jean Perrin. Le Relais observe depuis un certain temps une baisse des dons de qualité qui pouvaient aller en boutique ce qui est un effet du développement des sites de revente comme Vinted très prisé des jeunes.

Le tri des vêtements

Après ce premier tri, les vêtements passent ensuite sur un tapis roulant où se trouvent plusieurs personnes qui trient les vêtements selon leur destination. Les vêtements sont triés selon leurs matières : coton, synthétique, laine cardée, qualité boutique ou usagés.

  • « Mêlés » : vêtements légers destinés à l’exportation vers l’Afrique. (35%)
  • « Métisse » : vêtements majoritairement en coton et jeans destinés à fabriquer des laines d’isolation thermique et acoustique pour le bâtiment dans le nord de la France.
  • « CSR » ou Combustibles solides de récupération : vêtements synthétiques en mauvaise état destinés à être brûlés dans les chaudières des cimenteries pour fournir de l’énergie (à savoir, les pots de yaourts en plastiques sont aussi des CSR).
  • Le coton blanc est destiné à faire des chiffons notamment pour l’industrie automobile.

Exemple de Métisse, la matière d'isolation thermique et acoustique faite à partir de jeans

Casiers et chaine de tri des vêtements

Les balles de tissus, quelle que soit leur destination sont pressées afin de réduire leur volume. Une balle fait dans les 500kg. La structure du Relais à Chanteloup ne peut traiter, trier et emballer chaque jour que 19 tonnes de tissus; les 6 tonnes restantes sont stockées pour être traitées au moment des périodes creuses des dons, en général en hiver.

Les vêtements exportés vers l’Afrique sont en bon état car le relais est vigilant, ce qui n’est pas le cas de tous les exportateurs de vêtements. Le Relais a trois centres de traitement au Sénégal, Burkina Faso et Madagascar et exporte vers le Bénin et le Ghana où il y a des marchés de seconde main ce qui donne des emplois à beaucoup de monde notamment des femmes.

Et pour les chaussures ?

Les chaussures sont récupérées et exportées vers le Pakistan où des paires sont à nouveau assemblées à partir des chaussures isolées. Les semelles des baskets sont valorisées pour la réalisation de pistes cyclables. Il est préférable de donner des chaussures au Relais, même usagées que de les mettre à la poubelle où elles sont incinérées. 70% des chaussures sont valorisées (10% en boutique, 40% en réemploi/réparation en Afrique/Asie, 20% pour appairage au Pakistan), 30% servent de CSR.

La nouvelle activité d’upcycling

La visite se termine par l’atelier de création et de réparation récemment ouvert dans un bâtiment voisin. Il emploie 6 salariés dont un styliste « designer » qui crée des modèles avec les vêtements récupérés et des couturiers et couturières qui les réalisent. A terme, si le modèle économique le permet, ils souhaitent traiter les 82 tonnes par an réparables. Pour 2024, ce sera 7 tonnes puis le double en 2025.

Etiquette avec le logo "RI upcycling"

Pour aller plus loin

Cette visite très instructive pourrait être proposée aux établissements scolaires en passant par les éco-délégués ce qui permettrait peut-être aux élèves et aux jeunes de mieux prendre conscience des effets néfastes de la surconsommation de vêtements promue par les soldes, le Black Friday et des sites comme Shein en pleine expansion.

Pour compléter cette visite, vous pouvez d’ailleurs:


Dominique de LCVT – Les Clayes-Villepreux en Transition
Claudie de SQY en Transition

Cette publication a un commentaire

  1. Christine Olliviero

    Merci pour ce compte-rendu qui m’apprend des infos à diffuser sans modération alors que personnellement je suis depuis longtemps déjà dans une démarche de sobriété. ENCOURAGER ce recyclage, savoir que cela permet de donner du travail ici et ailleurs, cela augmente la prise de conscience des aspects importants via des petits gestes dont les suites ont de grandes vertus: sortir du chômage, avoir accès à des vêtements corrects pour un prix modique,…etc.Cette solidarité n’est pas superflue par les temps qui courent, si difficiles pour un grand nombre de personnes !

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